La formation se déroule en 2 parties distinctes et autonomes :
1ère Partie : 120 heures
LES OUTILS DE LA DRAMATURGIE
Cette partie permet aux stagiaires d’acquérir l’ensemble des notions et outils de dramaturgie, indispensables à l’écriture de scénarios.
Sont traités en détail les thèmes suivants :
Introduction
Le rôle du scénariste / Le travail de scénarisation.
La place du récit dans l’oeuvre audiovisuelle.
Les différents positionnements possibles du scénariste : film expérimental ou film à récit ?
Les contraintes du scénariste : écrire de l’image, écrire pour les spectateurs, écrire pour un « marché »…
Le besoin de « sens » du spectateur / Son besoin de vivre des émotions par procuration, de « faire l’expérience » d’une histoire.
Vue d’ensemble des principes fondamentaux de la dramaturgie : un début, un milieu, une fin.
Le conflit, au coeur de toutes les oeuvres dramatiques
Définition du conflit interne et externe, passif et dynamique, présent ou en perspective.
Rôle et fonction du conflit : intérêt et identification du spectateur.
Écrire de manière conflictuelle.
Le début de l’histoire / les prémisses
Les éléments qui constituent la base, les prémisses de l’histoire :
– L’arène de l’histoire.
– La situation initiale ou routine de vie du (ou des) protagoniste(s).
– Le ou les meilleurs protagonistes pour porter l’histoire.
– L’élément déclencheur qui va bouleverser le (ou les) protagoniste(s) de l’histoire et l’emmener vers « l’aventure ». (Plusieurs approches, choisies parmi celles des grands théoriciens américains et français, seront abordées pour nourrir la réflexion).
La caractérisation des personnages
La nécessité de caractériser les personnages d’un film pour créer l’identification du spectateur.
Les différents degrés de caractérisation selon le genre de film choisi.
Les éléments de caractérisation : passé, présent, futur.
La psychologie des personnages (présentation de quelques outils).
La notion de « spectre » ou événement du passé qui hante encore le protagoniste dans le présent.
Le rôle du conflit dans la caractérisation.
Trait de caractère dominant et nuances.
La question de la transformation des personnages… une question de genre mais aussi de philosophie.
Le milieu de l’histoire / le coeur
Les éléments constitutifs du coeur de l’histoire :
Le (ou les) objectif(s) conscient(s) ou inconscients du protagoniste.
Les motivations et l’enjeu du protagoniste ou « qu’a-t-il à perdre s’il n’atteint pas son objectif ? ».
Les moyens mis en oeuvre par le protagoniste pour atteindre son (ou ses) objectif(s).
Les obstacles rencontrés par le protagoniste dans l’atteinte de son (ou ses) objectif(s).
Les noeuds dramatiques qui relancent l’action, renforcent les obstacles, créent une urgence, densifient l’enjeu… réveillent le spectateur
La fin de l’histoire / le climax
Le « point de vue » de l’auteur
Le dénouement d’une histoire.
Le climax et la résolution.
La montée en crescendo vers le climax.
Pas de bonne fin sans un bon début.
Le happy-end, la fin tragique, la fin nuancée : signification et maniement.
Les structures modifiées : fausse fin et coup de théâtre.
La montée du suspens / le compte-à-rebours.
Réflexion sur le point de l’auteur (qui se situe en partie dans le choix de la fin).
La place du spectateur dans le processus narratif
Le spectateur, partenaire officiel du processus narratif.
La préparation et le paiement.
L’ironie dramatique / La surprise / Le mystère.
La nécessité de clarté (des personnages et des éléments de l’intrigue).
Le suspens qui fait participer consciemment le spectateur.
Le sous-texte qui fait participer inconsciemment le spectateur.
Structurer son histoire
Les mêmes éléments de dramaturgie pour une multitude de structures possibles.
La structure qui vient de l’intérieur et non de l’extérieur.
La place et le rôle de (ou des) sous-intrigue(s) dans une histoire.
La scène et le dialogue
La structure de la scène : un début, un milieu, une fin (aussi !)
La scène conflictuelle.
Le changement de « température » d’une scène.
Les scènes les unes avec les autres.
Le bon et le mauvais dialogue : ce qui les différencie
Dialogue et caractérisation.
Dialogue et informations.
Dialogue et sous-texte.
Dialogue et musicalité.
Les outils de démarchage et de présentation
Le pitch dramatique : protagoniste / objectif / promesses de conflit.
Le synopsis.
Le traitement.
La continuité dialoguée.
La note d’intention d’auteur.
Bilan de la partie théorique et lancement des projets individuels
Tour de table des participants / Questions et bilan.
Choix des projets qui seront développés dans le cadre de l’atelier.
DEUXIEME PARTIE (108 heures)
ATELIER DE DÉVELOPPEMENT DES
PROJETS PERSONNELS
Cette deuxième partie a pour vocation de mettre en application les principes de dramaturgie apprises lors de la première partie et de soutenir les stagiaires dans le commencement du développement deleur projet de long métrage, en étant accompagné, « coaché », par le formateur référent.
L’objectif est soit le traitement (voir la continuité dialogué) d’un court-métrage soit l’élaboration d’un synopsis détaillé d’un long-métrage accompagné d’une note d’intention et éventuellement, selon l’avancement du projet, de séquences dialoguées.
La formation allie l’écriture en atelier, favorisant une ambiance de travail interactif, à des séances d’écriture individuelles régulièrement ponctuées par des entretiens personnalisés avec le formateur référent.
Ce travail permet ainsi de réunir l’ensemble des conditions utiles aux participants pour développer efficacement l’écriture de leur projet dans le prolongement de la formation.
Cette deuxième phase de travail (atelier collectif et entretiens individuels) se déroule en plusieurs phases :
– Le formateur référent donne d’abord un « cahier des charges » (ou « canevas ») aux stagiaires, reprenant les principales règles de dramaturgie enseignées dans la première partie du stage. Il s’agit, pour les stagiaires, de s’interroger globalement sur leur intention d’auteur, leur sujet, leur point de vue, mais aussi sur leurs personnages, les objectifs et enjeux, les obstacles, le dénouement, la transformation éventuelle de leurs personnages, etc.
– Une fois ce cahier des charges rempli, le formateur référent organise un tour de table (atelier collectif) afin que chaque stagiaire s’exprime sur son projet. De manière à obtenir quelques retours constructifs de la part du formateur référent, ainsi que des autres stagiaires.
– Jusqu’à l’élaboration d’une première version de synopsis et de note d’intention, les entretiens suivants sont individuels et permettent d’affiner de plus en plus : l’intention de l’auteur, la caractérisation des personnages, la construction de l’intrigue, etc.
Au cours de ce travail d’accompagnement individuel et collectif, chacun des points suivants seront abordés :
Analyse globale du projet
Il s’agit dans un premier temps d’évaluer les ressources et les pistes de développement proposées pour chaque projet, à savoir :
– préciser la genèse des projets
– définir la nature de l’inspiration des stagiaires
– déterminer le genre choisi en fonction du sujet
Le formateur est aussi amené à préciser avec chacun des stagiaires les éléments fondamentaux de son sujet, soit :
– Le point de vue de l’auteur
– Le choix du genre
– La nature de l’enjeu
– Le thème
– La structure dramatique
– Le choix du contexte
– Le potentiel du sujet aujourd’hui
– L’impact sur le public
– Les ressources du sujet en fonction du développement envisagé
Choix et caractérisation des personnages
– Définition du protagoniste, antagoniste et de l’enjeu qui les oppose.
– Définition des motivations, du but et de la trajectoire de chacun.
– Définir les Outils narratifs de l’oral.
– Structurer ses phrases et ses idées
– Choisir le style de son intervention
– Cadrer son intervention dans le temps
– Gérer son stress
– Donner du rythme à sa présentation
– Mise en avant de la nature des conflits et des interactions qui les opposent ou les unissent.
– Caractérisation de chacun des personnages face à son enjeu
– Définition de leur singularité
– Approfondissement de leur psychologie
– Fonctionnement de chaque personnage dans l’histoire
La construction dramatique
– mettre en lumière la progression dramatique, en ciblant le conflit dramatique central, les intrigues secondaires, les nœuds dramatiques, les obstacles et les péripéties,
– étudier la construction des scènes et leur enchaînement sur la durée du scénario
– Structuration du séquencer
– Trouver des solutions aux causes de blocages éventuels.
Les dialogues
– maîtriser la spécificité des dialogues et du langage cinématographique
Validation finale pour l’obtention du CP-FFP
En présence du formateur référent, chaque stagiaire présente son projet face à un producteur de long métrage.
L’objectif de cette validation est de pouvoir mesurer les progrès accomplis et de valider l’avancée du développement (structure dramatique, force des personnages, cohérence des dialogues etc).
Bilan de la formation
Après le face à face avec le producteur, le formateur référent s’entretient une dernière fois avec les stagiaires. D’abord à l’intégralité du groupe pour débriefer de l’entretien avec le producteur, puis individuellement pour réfléchir sur les pistes de travail à envisager pour continuer son développement après la formation.
Matériel utilisé / Supports pédagogiques
- extraits de films et de scénarios,
- fiches de lecture et d’évaluation de scénarios,
- exemples de synopsis, de traitements, de notes d’intention, de continuités
- Un poste de travail iMac 5, 17 ou 20 pouces, par stagiaire